Publié dans le magazine Books n° 105, mars 2020.
L’Europe ne remplace plus ses générations. Et, même si certains semblent y croire, les politiques natalistes n’y changeront rien.
Connaissez-vous Dubravka Šuica ? Cette politicienne croate est devenue la vice-présidente de la Commission européenne chargée de la démocratie et de la démographie. Ce nouveau poste traduit la montée de deux inquiétudes liées : les atteintes à la démocratie dans certains pays de l’Union et les craintes associées à la baisse de la natalité.
La situation est préoccupante. Le taux de fécondité est tombé à 1,31 au Portugal, 1,32 en Pologne, 1,33 en Espagne, 1,35 en Italie, 1,4 en Croatie, 1,45 en Hongrie, 1,46 en Allemagne, 1,58 en Estonie… Ces pays sont désormais très loin du seuil de renouvellement des générations, évalué à 2,05 par femme. Même la France, qui caracole en tête, est en dessous (1,87) et a vu son taux baisser ces dernières années.
Que faire ? demandait Lénine. Accueillir massivement immigrés et réfugiés ? Il ne semble pas que cela soit à l’ordre du jour. Seul remède sérieusement envisagé : encourager à procréer. Prenez exemple sur moi, tweete la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui a sept enfants. Dont acte.
Le Premier ministre croate s’est félicité de savoir qu’...